Présidence française de l'UE: l'heure du bilan

Pendant 6 mois, le Président de la République Nicolas Sarkozy a été également le Président de l'UE (il aime vraiment le pouvoir)
Que peut-on tirer de cette période? Il est clair que la méthode kärcheriesque de Nicolas Sarkozy a quelque peu bousculé l'UE (quel doux euphémisme), mais est-ce qu'elle l'a fait dans le bon sens?

Nicolas Sarkozy s'est voulu rassembleur lors de l'arrivée de la crise économique, ce qui ne l'a pas empêché de ne rassembler que quelques pays pour décider d'un plan de sauvetage avant de demander leur avis aux autres!

Au niveau écologie, le Président français a "in extremis" obtenu une unanimité pour un effort commun des pays membres de l'UE dans ce secteur.

Pour la géopolitique, on ne peut le nier Nicolas Sarkozy a réussi à imposer, un temps soit peu, l'UE dans les discussions diplomatiques lors du conflit entre la Russie et la Géorgie. Mais le contexte économique et les réponses musclées (et rapides) du Président français à la crise ont détérioré les relations entre l'Allemagne et la France moteurs du bon fonctionnement de l'UE.

Ainsi on a un bilan mitigé et partagé sur le court terme. On saura que dans les mois et les années qui viennent si Nicolas Sarkozy a un bilan positif ou négatif. Comme disent les Anglais: "wait and see"

Je pense que ce qui a bousculé l’UE, ce sont les nécessités de répondre à la crise financière davantage que Sarkozy (même s’il aime s’attribuer des mérites qu’il n’a pas.)

L’UE a dû accepter des entorses aux traités : hausse des déficits, interventions publiques pour sauver les banques et relancer l’économie.

Mais il ne s’agit que de dérogations provisoires et limitées, les traités sont toujours en vigueur et la politique ultra libérale de l’UE est toujours présente. Or sans changer profondément les causes de la crise, on ne pourra pas en sortir durablement.